D’ici 2035 70 % du parc auto sera encore thermique

Cette article reprend la publication Linkedin associée et la complète par la présentation des hypothèses et limites autour de la modélisation utilisée.

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Une première en France : les émissions de CO₂ des actifs, au tronçon de route près.

Ces 8 derniers mois, j’ai travaillé intensément pour mieux comprendre les déplacements domicile-travail en France.

Cela m’a conduit à créer Fluent™, une méthode d’analyse inédite, à mi-chemin entre les comptages routiers, les enquêtes déplacement et les modèles de simulation traditionnels.

Il y a un mois, une discussion avec un expert m’a provoqué un déclic :
👉 Et si je traduisais les flux routiers en un indice de CO₂ par kilomètre et par jour… pour chaque route de France ?

L’idée semblait un peu folle…
Mais c’est aujourd’hui chose faite.


Je suis heureux de vous présenter la première carte nationale des émissions de CO₂ liées aux trajets domicile-travail, calculée au tronçon routier près.
⚠️ [MAJ] Petite coquille : dans légende de la carte, l’unité est en tonne de CO₂ / km / jour (corrigé dans les versions à venir).

Sources :
• INSEE RP 2021,
• un routage complet des trajets,
• estimation des émissions fondée sur le parc automobile moyen
• occupation moyenne nationale des véhicules = 1.3 selon ADEME-IFPEN


🔍 Quelques perspectives concrètes ouvertes par cette carte :

• Identifier les axes émissifs / saturés
• Prioriser les politiques de covoiturage, de report modal
• Comparer l’effet de l’aménagement (2011–2021)
• Analyses les inégalités modales du réseau
• Estimer l’usure du réseau
• Modéliser la pollution sonore


⚠️ Limites :

Les trajets domicile-travail ne couvrent pas l’ensemble des émissions, mais ils forment la colonne vertébrale quotidienne des mobilités motorisées :
➡️ environ 1 trajet sur 4, mais 1 km sur 2 et près de 2/3 des émissions.


🛠️ Ce n’est qu’une première brique.
Des améliorations sont déjà en cours de germination !


💬 Je suis curieux de vos retours, critiques et idées d’usage.
Et si ce travail vous semble utile, partagez-le ou écrivez-moi !

#CO2 #aménagement #openData #covoiturage #SIG #INSEE #donnéespubliques #cartographie #Fluent

Hypothèses du modèle

La projection utilisée repose sur une modélisation dite “stock–flux”, appliquée au parc de véhicules particuliers (M1) en France métropolitaine.

Définition du véhicule électrique (EV)

Seuls les véhicules 100 % électriques (BEV) sont pris en compte. Les hybrides rechargeables (PHEV) et les véhicules à hydrogène sont exclus de cette version.

Structure du modèle

Le modèle repose sur une équation de renouvellement formulé ainsi :
Parc(t+1) = Parc(t) × (1 – taux de sortie) + immatriculations(t)

Paramètres clés

  • Parc total en 2024 : 38,2 millions de VL (source : SDES)
  • Part de véhicules 100 % électriques en 2024 : 2,2 %
  • Taux de sortie annuel : 6 %
  • Croissance nette du parc : +0,3 % par an
  • Immatriculations : calculées pour boucler la masse (sorties + croissance)

Trois scénarios de part d’EV dans les ventes neuves (2025–2034) :

  • Prudent : de 25 % à 70 %
  • Neutre (politique affichée) : de 30 % à 90 %
  • Optimiste : de 40 % à 95 %

Ces trajectoires sont modélisées par une courbe logistique (S-curve).

Limites et points à approfondir

Ce modèle volontairement simple vise à illustrer des ordres de grandeur. Il ne prétend pas prédire l’évolution exacte du parc.

Flottes vs particuliers

Les différences de rythme de renouvellement et de motorisation entre flottes professionnelles et véhicules particuliers ne sont pas encore modélisées séparément.

Kilométrage non pondéré

Le modèle s’intéresse à la structure du parc, pas au nombre de kilomètres parcourus. En réalité, les véhicules récents roulent davantage que les anciens : la part d’EV dans les km parcourus serait donc supérieure à leur part dans le stock.

Chocs externes non intégrés

Le modèle n’intègre pas explicitement d’événements comme des hausses de prix, des évolutions réglementaires, des ruptures d’approvisionnement, etc. Ces incertitudes sont toutefois reflétées par la plage de scénarios (prudent ↔ optimiste).

Durée de vie réelle des EV

Le modèle suppose une longévité moyenne équivalente à celle des thermiques. Or, des cas de mise à la casse précoce d’EV (coûts batteries notamment) pourraient ralentir leur progression dans le stock réel.

Ce modèle simple vise à ouvrir le débat. Il est probable que je publie prochainement des déclinaisons par flottes, utilitaires et kilométrage parcouru.

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