La voiture électrique ne réduit pas drastiquement les émissions de particules… et pourtant, elle améliore grandement la qualité de l’air

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⁉️ La voiture électrique ne réduit pas drastiquement les émissions de particules… et pourtant, elle améliore grandement la qualité de l’air

Ce post prolonge un point qui avait beaucoup fait réagir : l’impact sanitaire de la voiture électrique.

En 2022, l’𝐀𝐃𝐄𝐌𝐄 estimait que la transition vers les 𝐕𝐄 𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐝𝐮𝐢𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞́𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐞𝐬 (PM10 et PM2.5). Presque aucun gain global, donc.

Mais les études plus récentes, notamment la méta-analyse de l’𝐄𝐈𝐓 Urban Mobility (2025), montrent qu’un VE moderne peut réduire de 𝟖𝟎 % 𝐥𝐞𝐬 𝐞́𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐞𝐢𝐧𝐬, principale source de PM2.5 aéroportées.
Alors, où est le 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐝𝐨𝐱𝐞 ?

👉 Tout est une question de référentiel de mesure :
compte-t-on seulement les particules aéroportées, ou l’ensemble des particules produites ?

🔹 L’𝐀𝐃𝐄𝐌𝐄 (2022) comptabilise toutes les émissions, y compris celles déposées (ex : sur la route)
🔹 L’𝐄𝐈𝐓 (2025) distingue les sources et se concentre notamment sur la fraction émise dans l’air.
Résultat : En termes de particules aéroportées, les BEV permettent environ – 80 % sur le freinage.

L’usure des pneus reste faible dans ce bilan (2 à 5 % des particules deviennent aériennes, avec une part encore mal estimée de remise en suspension).

👉 Même avec une sur-usure des pneus due au poids, 𝐮𝐧 𝐕𝐄 émet 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐞𝐬 immédiatement aériennes (PM10) qu’un véhicule thermique équivalent.


À travers ce prisme, on peut conclure que l’électrification est un progrès certain pour la qualité de l’air, mais elle ne règle ni les particules déposées, ni celles remises en suspension. Sujet du prochain article.


Mon propos initial reste inchangé :
La transition écologique est avant tout une question de volumes, pas seulement de moteurs. Et comme le rappelle l’EIT, 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐦𝐨𝐝𝐚𝐥 𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐥𝐚 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐞.


👉 En résumé :
Les VE réduisent nettement la pollution de l’air, mais pas la pollution.

Note personnelle : Je ne pensais pas qu’un géographe pouvait énerver autant en parlant véhicules. Mais quand on regarde où vont réellement les particules, on réalise que la transition électrique reste une histoire de territoire avant d’être une affaire de technologie.

𝐉𝐞 𝐫𝐞𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐞 𝐃𝐚𝐯𝐢𝐝 𝐏𝐫𝐨𝐦𝐨𝐧𝐭𝐢 d’avoir porté à ma connaissance la méta-analyse de l’EIT permettant de mettre à jour l’analyse.

(𝘗𝘚 : 𝘪𝘳𝘰𝘯𝘪𝘦 𝘥𝘶 𝘤𝘢𝘭𝘦𝘯𝘥𝘳𝘪𝘦𝘳, 𝘶𝘯𝘦 𝘦́𝘵𝘶𝘥𝘦 𝘥’𝘈𝘨𝘪𝘳 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭’𝘌𝘯𝘷𝘪𝘳𝘰𝘯𝘯𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘷𝘪𝘦𝘯𝘵 𝘫𝘶𝘴𝘵𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘥’𝘢𝘭𝘦𝘳𝘵𝘦𝘳 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘵𝘰𝘹𝘪𝘤𝘪𝘵𝘦́ 𝘥𝘦𝘴 𝘱𝘯𝘦𝘶𝘴… 𝘊𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘲𝘶𝘰𝘪, 𝘪𝘭 𝘧𝘢𝘭𝘭𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘦𝘶𝘵-𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘨𝘦́𝘰𝘨𝘳𝘢𝘱𝘩𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘦𝘮𝘦𝘵𝘵𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘶 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘳𝘳𝘢𝘪𝘯 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘮𝘦́𝘤𝘢𝘯𝘪𝘲𝘶𝘦.)Cette article reprend la publication Linkedin associée et la complète par la présentation des hypothèses et limites autour de la modélisation utilisée.

Michel Cauët
Michel Cauët
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